«LES PHAGES ET LES PHAGOTHÉRAPIES »

Les phages sont des virus de bactéries. Il y en a partout. Comme ils sont pathogènes pour les bactéries et innoffensifs pour les cellules, des chercheurs ont eu l’idée de les utiliser comme médicament anti-infectieux. Une épidémie de choléra en Afrique fut ainsi jugulée au début du XXe siècle. Le belge Félix d’HÉRELLES, contemporain de Jules Bordet, réussit à convaincre Staline de financer ces recherches. Un institut existe à Tbilissi (Géorgie), le meilleur en ce domaine. La découverte des antibiotiques au milieu du XXe siècle a freiné le développement de ces techniques en Occident mais avec l’augmentation croissante des résistances bactériennes à laquelle on assiste, il va falloir revoir nos modèles pharmacologiques et thérapeutiques, et intégrer les phages à notre « arsenal » .

Depuis la chute du rideau de fer, les infos et les chercheurs se sont mis à circuler. La Belgique joue un rôle important — et fédérateur — dans ces recherches.

L’avantage des phages tient en leur co-évolution avec les bactéries : s’il faut une dizaine d’années (et autant de milliards d’euros) à l’industrie pharmaceutique pour mettre au point une nouvelle molécule antibiotique, les phages s’adaptent en continu à leurs hôtes, et ça ne coûte pas cher! C’est un nouveau paradigme médical et de santé public qui entre en scène. Il est appelé à compléter celui des antibiotiques. Les barrières à franchir sont économiques, éthiques, techniques (brevets) et …mentales.

On peut même utiliser les phages comme outils de « drug design »…

Le site belge : www.p-h-a-g-e.org