Depuis 2016, la région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), historiquement peuplée par une majorité
de Ouïghours (turcophones musulmans), est le théâtre de répressions continues qui ont mené à la
détention illégale de plus d’un million de Ouïghours dans des camps de « rééducation ». En août
2018, l’ONU a confirmé avoir réuni un nombre considérable d’éléments incontestables sur ces
détentions arbitraires et demandé à l’État chinois d’en rendre compte. Dans ces camps, des abus
d’ordre physique et psychologique ont été révélés par de nombreux témoins. Après en avoir
longtemps nié l’existence, même devant les instances de l’ONU, la Chine vient finalement de les
reconnaître en modifiant l’une de ses lois qui, de façon rétroactive, entérine le recours à des « camps »
pour les individus soupçonnés d’ « extrémisme ».
Invitée: Vanessa Fragville, professeure d’études chinoises à l’ulb.