Le procès des attentats de Bruxelles du 22 mars 2016 devrait reprendre mi-novembre. 32 morts et plus de 300 blessés à l’aéroport de Zaventem et au métro Maelbeek. On attend toujours le nouveau box pour les accusés au procès et la constitution du jury.
En attendant, arrêtons-nous sur une étude qui brise quelques lieux communs par rapport à la stigmatisation dont pourraient souffrir les populations musulmanes suite à ces attaques terroristes.
Le psychologue Jasper Van Assche a étudié l’influence des attentats de Paris et de Bruxelles sur la manière dont la population considère les personnes d’origines étrangères. Contre toute attente, elle ne semble pas avoir changé d’opinion.
On se souvient tous de ce que nous faisions le soir du 13 novembre 2015 et la matinée du 22 mars 2016. Hasard du calendrier, le jour du 13 novembre, Jasper Van Assche faisait compléter un questionnaire à plus de 100 étudiant·es d’horizons différents afin de récolter des données sur leurs attitudes face à des personnes d’origines étrangères. Cinq mois plus tard, quelques jours avant les attentats de Bruxelles, il effectua la même démarche.
Aussi choquants que soient ces événements, ils ont donné l’occasion au chercheur d’étudier l’impact de la terreur d’une manière qui n’avait jamais été faite auparavant. Comme la majorité des participants ont rempli le questionnaire avant les attaques respectives de Paris et de Bruxelles, l’équipe de Jasper Van Assche disposait d’une mesure de base de leurs attitudes. En mesurant à nouveau ces attitudes après les attaques, le chercheur a pu analyser les changements de comportements. Bien que certaines études suggèrent que la terreur engendre davantage de préjugés, aucune étude n’avait encore examiné les changements d’attitude avant et après les attaques terroristes au sein d’un même échantillon.
Le deuxième objectif de l’étude était d’analyser les éventuels effets de transfert de la terreur. La littérature affirme que la terreur affecte non seulement nos attitudes envers les terroristes, mais aussi nos attitudes envers les groupes associés aux auteurs de ces actes. Nos attitudes à l’égard des terroristes se généraliseraient ainsi aux musulmans, aux réfugiés, voire aux immigrants en général.
Les résultats ?
Contrairement à la croyance populaire, les chercheurs n’ont constaté aucun changement d’attitude après l’une ou l’autre des attaques, ni à l’égard des groupes directement responsables (comme les terroristes), ni à l’égard des groupes « apparentés » (comme les immigrants). Les répondants n’étaient pas très positifs à l’égard des terroristes avant, et c’est resté le cas après. Curieusement, ils ont même constaté une tendance à une plus grande tolérance envers les musulmans et les réfugiés.
Pour nous en parler aujourd’hui, l’auteur de l’étude, Jasper Van Assche, Cescup, Faculté des Sciences psychologiques et de l’éducation ; le psychologue Jasper Van Assche est aussi membre du Cescup,, un centre d’étude de l’Université libre de Bruxelles