Ce lundi 31 mai à 18h15, en rediffusion ce mardi 1er juin à 09h00…
À qui profitent les politiques d’aide à
l’acquisition de logements à Bruxelles ? C’est la question posée par Alice Romainville dans une étude publiée sur Brusselsstudies.be.
Les politiques de soutien à la propriété mises en place par la Région bruxelloise s’adressent à certaines catégories de ménages et ciblent principalement certains quartiers du centre et de la première couronne. A travers les différentes mesures mises en place, la Région canalise l’investissement privé vers certains quartiers populaires qu’elle aimerait voir réinvestis, à la fois par les promoteurs privés et par une population à revenus plus élevés. Sur le terrain, l’analyse montre que les outils qui s’adressent aux « revenus moyens » sont principalement utilisés dans les quartiers centraux, et en particulier le long du canal, tandis que les mesures qui s’adressent aux ménages les plus pauvres provoquent plutôt des migrations depuis les espaces centraux vers l’ouest de la Région. Ces aides à la propriété ont permis, pour beaucoup de ménages, une nette amélioration de leur situation, mais elles n’ont connu jusqu’à présent qu’un succès tout relatif. Localement, les mouvements de population qu’elles provoquent peuvent cependant avoir des effets sociaux considérables, et ce d’autant plus qu’une partie des quartiers ciblés connaissent déjà des phénomènes de gentrification et de fortes hausses des loyers.
Invitée: Alice Romainville, comme géographe, a mené plusieurs recherches à l’Institut de Gestion de
l’Environnement et Aménagement du Territoire (ULB), portant notamment sur la fiscalité et les
politiques de logement en Région bruxelloise. Ses recherches actuelles, au département de
Géographie de l’ULB où elle est assistante, portent sur la géographie du patrimoine et la pro-
motion immobilière.