France Anodine, c’est une pièce de théâtre qui se passe dans une station de radio. Son rôle est de s’intéresser aux petites choses, aux détails, à l’infra-mince.
Dans un dispositif à l’esthétique « studio radio bricolé », trois animateur·ices sont en charge de la grille des programmes.

Leur job : mettre ces choses en ondes, les observer de très près. De si près qu’elles en deviendraient presque abstraites, poétiques, philosophiques, sociologiques et musicales. Et drôles aussi quand même…

C’est par le chas le plus fin de l’aiguille, le petit bout de la lorgnette que France Anodine se propose de passer. Et possiblement, par ce biais, il se pourrait que l’on accède au monde. Car il n’est pas interdit de penser que le local finisse par renseigner sur le global.

Note d’intention

Dans un dispositif à l’esthétique « studio radio bricolé », les trois animateur·ices multitâches, font feu de tout bois pour nous faire passer leur goût des petites choses :

avec des chansons dedans, des articulations au cordeau, des moments de maladresse élégante, un forum consacré aux passionné·e·s de lagomorphes à longues oreilles, fhhiouhqslkdlkh, des onomatopées qu’on prendra pour de la poésie sonore, les travaux de la rue Jean-Pierre Timbaud, des rires préenregistrés, des blancs stimulants, de l’ASMR en live, un appel à un·e auditeur·ice, du quotidien, de l’amour, du sable, des voyages en bus, des pleurs préenregistrés, des hésitations significatives, et…euh… voilà…

C’est par le chas le plus fin de l’aiguille, le petit bout de la lorgnette que France Anodine se propose de passer. Et possiblement, par ce biais, il se pourrait que l’on accède au monde. Car, il n’est pas interdit de penser que le local finisse par renseigner sur le global.

Une radio sans chanson c’est comme un premier date en visio. C’est sympa, mais c’est quand même pas tout à fait les mêmes sensations.

C’est pourquoi nos trois animateur·ices vedettes, faute de budget alloué aux droits Sacem (Sabam), préféreront chanter elle·ux-mêmes directement leurs propres compositions, pour des moments concerts entre guillemets.

Si d’aventure leur venait l’envie de passer un titre préexistant, il se pourrait bien qu’i·els proposent leur propre version de ce tube, en toute anodinité.

Une pièce qui traversera et sera traversée par nos trois champs d’investigation de départ : le théâtre, la musique, et la performance.

Chacun·e investira le(s) champs de l’autre dans un esprit « partageons nos compétences », dans une forme scénique simple et légère : une grande table au centre comme station de travail et des espaces libres autour à investir.

Distribution et crédits

Conception, texte, mise en scène et interprétation : Juliette Chaigneau, Dominique Gilliot et Antoine Pesle
Regards extérieurs : Halory Goerger et Elise Simonet
Production : Halory Goerger
Création dispositif sonore et régie son : Marion Camy-Palou
Création lumière : Anthony Merlaud
Régie lumière en tournée : Carol Oliveira
Administration de production : Sarah Calvez pour Bravo Zoulou
Production : Bravo Zoulou
Coproduction : Le Phénix – scène nationale pôle européen de création (Valenciennes, Fr), La Maison des métallos (Paris, Fr), Le Grütli – Centre de production et de diffusion des arts vivants (Genève, Ch), Le Théâtre de Poche (Hédé-Bazouges, Fr), la Balsamine (Bruxelles, Be), Les SUBS – Lieu vivant d’expériences artistiques (Lyon, Fr)
Soutien : Les Aires – Théâtre de Die et du Diois (Fr), La Station – Gare des mines (Paris, Fr), Les 3T – scène conventionnée de Châtellerault (Fr)

France Anodine est soutenu dans le cadre du réseau R.O.M (Residencies On the Move) dans le cadre du programme Creative Europe de l’Union européenne.

Photo : ©Ichraf Nasri

Biographies

« Je suis née à Toulon, ville dont je connais les moindres recoins des moindres quartiers, ayant déménagée en son sein 16 fois en 18 ans.

À ma majorité je quitte la mer pour Grenoble, Saint Étienne, puis Paris. Je travaille seule, à deux, en collectif, au théâtre, à la télévision.

Aujourd’hui je navigue entre écriture, jeu et mise en scène selon les projets. Et dans mon temps libre je navigue aussi, mais vraiment, puisque j’ai un petit voilier qui m’attend patiemment au port de Toulon Vieille Darse panne H où je vis de nouveau.

Mes inspirations je les puise dans mes notes, que je prends au quotidien, dans mes milles cahiers que je traine partout avec moi. Cette passion de l’observation et de l’humour a pris racine très jeune, notamment en regardant en boucle les sketchs des Inconnus et en réécrivant moi-même des parodies de tout et n’importe quoi. Ce rapport au jeu, à l’autodérision et surtout à l’écriture détermine pas mal de choses dans mes recherches et mon parcours actuel. France Anodine, étant le terrain de jeu parfait pour plonger dans cette observation à la loupe de ce qui nous entoure. »

Juliette Chaigneau

« Je suis né dans le sud-ouest de la France, dans le Tarn plus exactement, ‘une bien belle région’ , comme beaucoup se plaise à dire de manière unanime au sein de certains groupes de paroles qui ne tiennent pas forcément à être entendus. Durant mon enfance je passais beaucoup de temps à courir après des poules et à jouer avec des camarades sur le parking qui se situait entre ma maison et le stade de rugby.

Je passe depuis beaucoup de temps à chercher des trucs sur mon ordinateur, notamment dans le champ musical,

C’est d’ailleurs par la musique, que j’ai commencé à travailler sur les pièces de Dominique Gilliot auxquelles contribuait également Juliette Chaigneau. Nous travaillons aujourd’hui tous les trois à rendre compte de choses ordinaires et anodines au sein d’une pièce de théâtre qui met en scène une station de radio : France Anodine, la radio des p’tites choses et des trucs aussi.

Antoine Pesle

« Je suis né à côté de Dunkerque, dans le Nord, très proche de la riviera belge. Je me suis beaucoup ennuyé, j’ai beaucoup joué à des jeux sur le pc familial, j’ai beaucoup développé un univers intérieur de bric et de broc. Au collège, je suis devenu drôle. Au lycée, j’ai beaucoup chanté dans ma chambre. Après le bac, j’ai d’abord fait des études d’anglais, puis, ça a été les Beaux-Arts, décision prise sur un coup de sang poétique. Tourcoing, puis Cergy-Pontoise, puis le post-diplôme des Beaux-Arts de Lyon. J’y ai graduellement recoupé les points épars pour en faire des lignes et arriver à un format qui est toujours celui que je produis en performance :  du storytelling, de la poésie, des objets plus ou moins identifiables, des chansons et de l’humour. Qui est aussi, peu ou prou, ce que je développe en spectacle vivant. J’ai fait plusieurs tentatives (en tant qu’interprète et co-auteur) jusqu’à ce que je produise mon premier spectacle solo : À Propos de xx (2018), une pièce en solo, in situ qui raconte le théâtre dans lequel je performe (Ménagerie de Verre, Théâtre de Poche, Le Grütli). J’ai à cette occasion réuni Antoine Pesle (à la musique/son), Juliette Chaigneau (mise en scène) et Anthony Merlaud (lumière). C’est avec cette même équipe, notamment Antoine et Juliette en co-écriture et sur le plateau que nous créons France Anodine.»

Dominique Gilliot

Enregistrement réalisé à la Balsamine en janvier 2024.