Un documentaire audio de Benjamin Bibas et Sébastien Godret, mis en son par Sébastien Lecordier. Sélection Prix de la création documentaire festival Longueur d’ondes 2021.
Dix ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a tué plus de 230 000 personnes, la ville de Port-au-Prince se développe toujours sans frein, ni planification. Le bas de ville, quartier historique, aux beaux magasins, s’est transformé en immense zone de production et de commerce informel. Les camps de déplacés, post séisme, se sont solidifiés pour donner naissance à d’immenses quartiers populaires. Cette évolution rapide est également psychologique et culturelle, car les Port-au-Princiens ont dû trouver les ressources dans un pays perturbé par un état corrompu, où l’insécurité règne et où l’agriculture de subsistance est chaque jour grignotée par l’ouverture du marché aux produits américains. Dans ce contexte social marqué par les manifestations liées au scandale PetroCaribe, l’art, la culture populaire et ses racines vaudoues – art de la récupération, peintures murales, processions Rara, luttes « Pinge »… – représentent un espace de résistance, de reconstruction et de beauté. Un lieu vivant, en plein renouveau. Un lieu d’échange également avec le reste du monde, qui est prêt à monnayer l’accès à cette richesse incomparable portée par le peuple haïtien depuis son indépendance en 1804. Peut-être la dernière richesse qui reste actuellement entre les mains de ce peuple…