C’était jour d’élection présidentielle et législatives ce dimanche en Turquie. Un scrutin anticipé. Une élection très importante car, en cas de succès, le pouvoir du président serait extrêmement renforcé. Et c’est donc le cas puisque l’actuel président turc est réélu au premier tour avec plus de 50 % des voix. C’est donc un président à la fonction nettement accrue qui reprend du service.
Initialement prévues pour le 3 novembre 2019, ces élections marqueront le passage au système présidentiel, et donc au renforcement des prérogatives du chef de l’État, adopté lors du référendum sur la nouvelle Constitution en avril 2017.
Assiste-t-on à une dérive autoritaire du pays. Cette situation s’inscrit en tout cas dans la continuité d’une dégradation de la libre expression: journalistes arrêtés, professeurs d’université poursuivis en justice, dissidence prokurde muselée… Le tout dans un contexte d’état d’urgence, régulièrement prolongé depuis la tentative de coup d’État raté de juillet 2016.
Invitée : Seda Gürkan, chercheuse en sciences politique ULB, membre du cevipol et chercheuse affilié et enseignante à l’IEE.