LES BIO-CAPTEURS
Les bio-capteurs sont de nouveaux dispositifs de mesures quantitatives de concentrations de molécules biologiques. Ils sont différent des tests-de-grossesse par exemple (qui sont de simples réactions colorées attestant de la présence ou non d’une molécule donnée) et des immuno-assays (qui analysent globalement, « par screening », la présence ou l’absence de molécules dans un milieu complexe). Non, ce qui caractérise techniquement les bio-capteurs, ce sont les électrodes qui permettent des dosages quantitatifs.
Voici leur principe de fonctionnement : ils combinent une mini-électrode et un substrat lié à ces électrodes, substrat qui peut « capter » la molécule biologique que l’on veut doser. Ces substrats peuvent être des enzymes, des anticorps (lesquels captent leur molécule-cible), ou des portions de brins d’ADN (qui vont capter les ADN circulants qui leur sont complémentaires).
Par les électrodes, on mesure un courant dont l’intensité est modulée par la quantité de molécules captées ; le courant est donc fonction de la concentration de la molécule circulante.
Et l’on est en plein boom : les bio-capteurs se miniaturisent et se multiplient, ainsi que leurs usages car les applications sont nombreuses et les marchés colossaux :
• dosage du sucre dans le sang pour les diabétiques,
• marqueurs de certains cancers,
• marqueurs d’affections cardiaques,
• il existe aussi des bio-capteurs pour doser telle bactérie dans l’environnement…
Notre émission passe en revue différents systèmes de biocapteurs, leur utilité, …et quelques questions éthiques qui ne manqueront de se poser, car voici que nous allons vivre une époque formidable où l’on sera sans cesse tenté de se doser nos fluides… de se contrôler en permanence.
Qu’en feront les compagnies d’assurances ? Elles modulent déjà leurs contrats selon les risques, mieux connus, pouvant affecter la santé. S’amorce ainsi une évolution où l’on quittera peu à peu la solidarité basée sur le partage collectif des risques vers des assurances individuelles auto-assumées.
Invité : Jean-Michel KAUFFMANN, prof ordinaire à l’ULB, en pharma, cours de chimie analytique et de bio-électro-chimie.