L’équipe de Sophie VAN ECK a publié récemment un article dans Nature sur les mécanismes de synthèse des noyaux lourds au sein des étoiles. Une combinaison de déductions intellectuelles et d’observations qui donne le vertige. Voici le début du problème. Après le big bang les premières étoiles n’étaient formées que d’hydrogène et d’hélium. Une nucléosynthèse s’y développa qui produisit les premiers éléments plus lourds. Ces étoiles, arrivées en fin de vie, ont dispersé leur matière dans l’espace de sorte que les étoiles ultérieures ont été formées à partir d’une « soupe » différente, puisque cette dernière comportait déjà des éléments plus lourds.
Ainsi il y a des générations d’étoiles qui se sont succédé au cours du temps, donc une historicité de la physique stellaire, et pourquoi pas : une historicité de la physique tout court ! (Ce qui semble amender quelque peu le principe selon lequel les lois physiques sont universelles, mais c’est une autre question.)
Sophie VAN ECK nous explique avec un talent rare quels sont les mécanismes physiques mis en jeu et ce que les chercheurs de son laboratoire ont développé comme outils pour les découvrir et les établir.
En bonus, Pieter NEYSKENS, de l’Institut d’astronomie et d’astrophysique de l’ULB, premier auteur de cette recherche, a découvert une étoile à hydrogène, c’est-à-dire une étoile de première génération encore « vivante » …une vieille toujours jeune quoi, petit objet rarissime, ce qui ouvre ainsi une fantastique fenêtre sur certains des mécanismes physico-chimiques s’étant déroulés dès l’origine de l’Univers…
http://www.nature.com/nature/journal/v517/n7533/full/nature14050.html
Invitée : Sophie VAN ECK, chercheuse qualifiée FNRS, ULB