• avec: Paul DELTENRE, médecin, prof ULB et Ingrid HOONHORST, logopède, chercheuse ULB
• diffusions: mardi 26 juin de 18h15 à 19h & mercredi 27 juin de 09h à 09h45.
• Il s’agit d’un projet de recherches autour de la dyslexie développementale sur base d’un modèle physiopathologique récemment publié, en vue d’améliorer son dépistage et sa prise en charge.
La dyslexie développementale, caractérisée par des difficultés en lecture, en orthographe, en phonologie et mémoire à court terme, peut résulter de causes multiples — physiologiques, neurologiques, psychologiques, relationnelles, culturelles voire même sociétales.
Elle touche entre 5 et 10% des enfants scolarisés. Le projet de recherche de nos invités est basé sur une idée théorique récente selon laquelle la perception de la parole s’opère par segmentation en différentes unités dont la durée est régie par la fréquence oscillatoire de certains circuits neuronaux du cerveau (des hémisphères droit et gauche!). Elle a été proposée par Goswami, sous le nom de « Temporal Sampling Framework ».
Dans l’hémisphère gauche, les oscillations rapides (gamma) échantillonnent la parole selon les phonèmes — comme les sons « b », « p » « a » , qui sont des sons rapides — tandis que dans l’hémisphère droit des oscillations plus lentes (theta) la segmentent en syllabes — « syl », « be », « tion » , ce qui prend évidemment plus de temps! Elles assurent la synchronisation entre les deux percepts. Selon cette théorie, c’est principalement cette synchronisation, indispensable pour intégrer les phonèmes en syllabes, qui serait déficitaire chez les personnes dyslexiques. Si l’on pouvait mettre en évidence de tels déficits de synchro, ce serait un pas important vers le traitement de ce problème autant humain que sociétal.
L’objectif de Paul DELTENRE et d’Ingrid HOONHORST est donc d’étudier les spectres de l’activité cérébrale (en vue d’améliorer le dépistage de la dyslexie) et d’autre part d’évaluer l’efficacité d’un entrainement des sujets basé soit sur le rythme (pour le groupe test) soit sur les arts plastiques (pour le groupe témoin). Leur hypothèse de recherche est que, en renforçant le lien entre système perceptif et moteur, l’entraînement rythmique aura un impact favorable sur la synchronisation des oscillations neuronales qui sous-tendent la perception de la parole et par conséquent une amélioration de la dyslexie.
Une affaire à suivre, rendez-vous est déjà pris pour les résultats de cette passionnante enquête scientifique et humaine.