Posté le 9 avril 2018 à 13 h 36 min
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Martin Salemi Trio – Early Morning
(Théâtre Marni 26/04)
Martin Salemi Trio – Lennie’s Pennies
Martin Salemi Trio – Julia
Forest Swords – Arms Out
Fickle Friends – Could Be Wrong
(Botanique 13/04)
Chromatics – Nite
Black Rebel Motorcycle Club – Spook
Nabihah Iqbal – Eden Piece
Mark Eitzel – The Last Ten Years
Big Brave – Sound
(Botanique 12/04)
Quelques suggestions de films au BIFFF :
Le 09/04 à 20h30 : The Scythian
Le 10/04 à 18h30 : The Place
Le 11/04 à 22h30 : Ajin: Demi-Human
Le 12/04 à 20h30 : Shock Wave
Le 12/04 à 22h30 : Memoir of a Murderer
https://www.mixcloud.com/radiocampusbruxelles/midi-express-0904-martin-salemi-et-bifff-2018/
Posté le 9 avril 2018 à 11 h 36 min
· Rangé dans: Actualités des Emissions, Playlists
« on a beau dire ce qu’on voit, ce qu’on voit ne loge jamais dans ce qu’on dit, et on a beau faire voir, par des images (…) ce qu’on est entrain de dire, le lieu où elles resplendissent n’est pas celui que déploient les yeux, mais celui que définissent la succession de la syntaxe ».
– Michel Foucault, Les mots et les choses, Gallimard, 1966.
CREAM
« Ceci n’est pas un travail sur le Handicap ».
L’installation proposée par Laetitia Bica pour la BIP 2018 reprend une chorégraphie ontologique de deux mois. Commencée avec « la crème de la crème » artistique au sein des ateliers du Creahm (Créativité et Handicap Mental) de Liège, la performance s’est continuée ensuite lors d’une résidence au RAVI (Résidences Ateliers Vivegnis International) en compagnie de l’artiste-samouraï Samuel Cariaux, ainsi qu’au sein de l’atelier Bruno Robbe. Cette expérience hérite de plusieurs années de travail durant lesquelles la photographe a poursuivi son exploration de l’être-en-commun, des recouvrements et des agencements plastiques.
La notion de chorégraphie ontologique a été forgée en 2005 par l’anthropologue Charis Thompson pour décrire la manière dont les couples lesbiens négocient, par inclusion du donneur tiers, leur place en tant que « vrais parents » de leur enfant, sans fermer la possibilité d’une autre mise en récit. Elle a en suite été reprise par la philosophe Donna Haraway sur le plan conceptuel pour penser ce qui se joue dans les « zones de contact » entre les êtres vivants – humains ou non-humains –, en mettant l’accent sur la manière dont ces espaces de jeu métamorphosent, par « induction réciproque », le mode d’existence des êtres mis en relation. Durant cette performance, commente la philosophe Isabelle Stengers, « deux êtres autres font (…) l’expérience d’une co-présence inventive – expérience de co-préhension plutôt que de compréhension ».
La possibilité d’une telle co-présence inventive s’est vite posée comme enjeu important dans la collaboration entre les artistes. Chaque partenaire, en effet, a ses routines, ses habitudes, ses petites recettes qui lui permettent de fonctionner et de persister, de maintenir une continuité de trajectoire dans des milieux changeants, où chaque rencontre est occasion de bifurcation. Cependant, la répétition génère un excès infime sur ce qu’elle réitère. Il n’y a de reprise que « différante ».
C’est là que l’instauration du partenariat devient matière à risque. Il n’y a pas de jeu entre les partenaires tant que les petites différences réciproquement induites dans la collaboration n’ont pas atteint le seuil du remarquable, par quoi elles sont susceptibles d’être remises en jeu. Le danger, dans le cadre de chaque collaboration artistique, était de sauter l’épreuve d’apprentissage requis pour que ces nouveautés produites dans la répétition soient perceptibles. Il fallait donc éviter que la réussite du partenariat soit subordonnée aux formes conventionnelles de la « compréhension mutuelle ». Car la bonne raison communicationnelle, censée mettre tout le monde d’accord, devient alors l’occasion d’une prise de pouvoir qui ne dit pas son nom, où le gagnant est celui qui s’octroie le droit de rendre raison de l’activité de l’autre.
On ne sort de cette ornière dialectique qu’en invitant le tiers. « Un tiers survient, qui n’a aucun rapport aux êtres ou aux choses, mais qui n’a de rapport qu’à leur relation même », écrit Michel Serres. La raison communicationnelle repose sur la logique du tiers exclu, c’est-à-dire d’une mise hors-jeu de ce qui « instaure » la relation. L’autonomie et l’indépendance supposée des individus n’est d’ailleurs pensable qu’au prix d’une telle hypocrisie ; par quoi l’exclusion du tiers se tient elle-même sous le seuil critique du remarquable. Et comme le démontre l’argument platonicien du « troisième homme », la série des intercesseurs n’a pas de fin : l’inclusion du tiers sur la scène communicationnelle se fait par exclusion d’un autre tiers, dont l’inclusion en requiert un troisième, et ainsi de suite, à l’infini.
En impliquant la série exponentielle de ses dépendances, la chorégraphie ontologique témoigne pour la vie dans ce qu’elle a d’« asocialement inséparée ».
Jeffrey Tallane
Posté le 9 avril 2018 à 11 h 00 min
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« Le Jala’a de Sumegne » nous fait voyager dans l’univers de Francis Sumegne, artiste plasticien basé à Yaoundé au Cameroun.
Sumegne, aussi profond que malicieux, se positionne dans le monde de l’art contemporain avec un regard fondamentalement nègre et revigorant.
C’est avec une simplicité virtuose qu’il décortique pour nous des thèmes magistraux tels que le rapport entre art et spiritualité, l’école libre de la tradition et une définition de l’art.
Au gré de ses récits, d’œuvre en œuvre, il partage sa vision du monde avec l’ancrage de celui qui observe son environnement au quotidien et avec l’humour de celui qui s’amuse à voir l’humain gesticuler.
Un documentaire de Didier Tcheuileu Pounsi.
Montage Sébastien Demeffe:
Durée : 51’