Histoire de savoir / Sciences exactes du mardi 29 janvier à 18h15
• L’ORNITHOPTÈRE À PROPULSION HUMAINE (II)
• avec: Xavier de GHELLINCK, docteur-ingénieur civil ULB.
• diffusions: mardi 29 janvier de 18h15 à 19h & mercredi 30 janvier de 09h à 09h45.
• Suite de l’aventure de son vol humain avec ses propres ailes et sans moteur! Nous avions récemment reçu Xavier de Ghellinck qui nous avait expliqué son intuition, la vision de l’envol d’un pélican à deux pas de son bâteau lors de son voyage de noces ! …une question de conformation de l’aile au démarrage.
Calculs de dépenses d’énergie, de faisabilité etc, ça pouvait marcher! Des ailes mûes par les biceps sont plus efficaces que mûes par les cuisses, bien que les biceps soient plus faibles. C’est parce qu’au total, la configuration en vol « biceps » est plus stable et plus économique ! Et c’est bien la solution qu’a trouvée l’Évolution ! Xavier a convaincu des profs de l’ULB de soutenir cette recherche et celle-ci progresse.
Son nom: projet « ICARUS 2013 ».
On annonçait les premières démos officielles pour fin janvier. Comme toujours en recherche, des difficultés imprévues ont rallenti l’envol de notre homme. Mais nous avons fait des progrès substantiels (je dis nous parce queRadio Campus s’associe à cette aventure! ). Si Xavier ne parvient pas encore par cette technique à décoller du sol, il réussit quand même à alléger son poids d’un tiers. Les expériences ont été menées avec une balance d’atelier qui montre que son poids diminue de 30 kg lors de l’impulsion de l’aile. Comme cette recherche implique aussi une réflexion technique sur une bonne utilisation de l’énergie, des pertes ont été repérées. D’autres gains sont envisagés grâce à des modifications des ailes. On peut donc penser que le décollage aura lieu au printemps.
Le point clé est que, pour la première fois dans l’histoire del’aviation (!), le principe de décollage n’est pas de jouer sur la portance de l’aile obtenue par un vent de face (par translation horizontale au moyen d’hélice ou de réacteurs), portance d’ailes rigides et fixes.
Il s’agit de décoller sur place, même dans l’air calme, comme le font l’immense majorité des oiseaux, avec des ailes qui s’adaptent selon qu’elles s’élèvent ou s’abaissent!
C’est un changement de paradigme grâce auquel l’un des plus anciens rêves de l’humanité est à portée de bras !
Avez-vous remarqué qu’on dit plutôt décollage pour les avions, et envol pour les oiseaux ? C’est significatif.
Et l’astuce «ingéniérique » vient de cette vision de près du pélican qui a lancé cette formidable quête technique, elle porte sur la conformation de l’aile qu’on peut révéler ici : le pélican modifie l’orientation de ses plumes de telle sorte que quand l’aile monte, les plumes s’écartent et se superposent partiellement, ce qui crée des « vides » dans l’aile, sa surface donc sa prise d’air sont diminuées. Et quand l’aile descend, les plumes reprennent leur position « par défaut », sans vides, la surface est d’un seul tenant vis-à-vis de l’air sur lequel l’oiseau s’appuye littéralement pour décoller. Et lorsqu’il a quitté le sol (ou l’eau), par ce jeu de « volets de plumes », il peut très vite relever ses ailes (avant de tomber) puis poursuivre son élévation en se réappuyant sur l’air. En vol de croisière, la notion de portance redevient pertinente.
C’est ce principe de jeu sur la surface de l’aile que Xavier traduit dans une petite machinerie de son invention au moyen des nouveaux matériaux qui rendent la chose possible. L’article envoyé pour publication devrait paraître dans quelques mois.
Xavier a entamé un programme de musculation ad hoc, et surtout, il faut apprendre à piloter ce genre d’engin ! Aucun Homo sapiens ne le fit jamais jusqu’ici ! Il doit inventer lui-même comment ça se dirige!
Un petit battement d’aile pour l’homme, un grand bond pour l’Humanité !
Dès qu’il y a du neuf, Campus sera là !
Infos et contact : <icarus-word@hotmail.fr>
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