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!!! FEUILLETON SPÉCIAL: TROIS ÉMISSIONS POUR SAUVER VOS OREILLES !!!
-cette semaine, LES EXCÈS SONORES, avec Daniel LÉON (prof de sonorisation),
-la semaine prochaine, FRAGILITÉS DE L’OREILLE, avec Marie-paule THILL
(ORL),
-et enfin PROTECTIONS ET APPAREILLAGES DE L¹OREILLE, avec Olivier LAMBERT
(prothésiste).
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€ Premier épisode: « LES EXCÈS SONORES »
€ avec: Daniel LÉON, prof à l¹INSAS et « ingénieur » du son
€ diffusions: mardi 22 nov de 18h15 à 19h et mercredi 23 nov de 09h à 09h45.
L’expérience de notre invité, tant en sonorisations de concerts et
spectacles qu¹en enregistrements de disques en studio, est contemporaine de
la professionnalisation de la fonction: il a pu en observer l’évolution des
années ’70 jusqu’à aujourd’hui.
En 40 ans, l¹augmentation de la puissance sonore émise par les systèmes
d¹amplification a été de 1 db/an en moyenne! Les concerts d’aujourd’hui à la
Grand place sont 40 db plus forts qu’au festival de Woodstock!
Les prothésistes ont donné l’alerte: l¹âge des personnes appareillées est
passé de 60 ans dans les années ¹70, …à 20-30 ans aujourd¹hui! Une
véritable épidémie silencieuse.
Les raisons en sont multiples. Parmi elles, des causes socio-économiques. À
partir de 110 db, il y a désinhibition des personnes: les gens dansent sur
la piste, ils consomment plus et dans les concerts, applaudissent davantage
les artistes …qui en sont satisfaits. Des raisons techniques: lors des
sound checks (qui commencent souvent par la batterie), les ingénieurs du son
poussent le système au maximum de ses possibilités, le reste doit dès lors
suivre à l¹avenant… Les musiciens ont souvent des atteintes auditives qui
les poussent à augmenter le volume, c¹est un cercle vicieux.
Quatre générations d¹appareillages se sont succédé, de plus en plus
puissants. Aujourd¹hui, les systèmes dits «bananes» émettent des ondes dites
«cylindriques» qui permettent d¹arroser n¹importe quel local de façon égale
partout: il est devenu impossible de se protéger d¹un volume trop puissant
en s¹éloignant des baffles.
Bref, comme le souligne Daniel Léon, tout se passe comme si les « ingés son »
étaient au volant d¹une voiture de course et roulaient à fond la caisse tout
le temps.
Le problème est grave en ce que les atteinte à l¹audition ne sont pas
perceptibles immédiatement: lorsqu¹on s¹en rend compte, il est souvent trop
tard, les dégâts sont irréversibles.
La «compression» du son émis par les radios en rajoute (excepté les radios
de musique classique): elle fait disparaître les piani en musique, qui sont
de véritables plages de repos pour l¹oreille.
Ce problème a des implications politiques: les grands festivals comme
Torhout-Werchter sont chapeautés par des politiques locaux qui ne veulent
pas brider les puissances sonores. La ministre Turtelboom a essayé de
limiter les volumes: un puissant lobbying de l¹industrie sonore s¹y est
efficacement opposé. De plus, les mesures de protection du public (comme par
exemple l¹affichage en temps réel du volume sonore émis) ne sont pas
appliquées.
On l’aura compris, c¹est un véritable problème de société et de santé
publique.
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La semaine prochaine, deuxième épisode, bio-médical: LES FRAGILITÉS DE
L’OREILLE, avec Marie-paule THILL (ORL).
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